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titti
7 avril 2014

Balade parisienne

19ombre-rue-aubry-le#6B7D86

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Commentaires
B
Bien vu le cliché du lampadaire. Le chat est en plein milieu de la photo, on le voit de dos avec une oreille, un oeil et le museau qui dépassent.
L
Merci pour cet extrait !!!<br /> <br /> L'ombre de la lanterne est vraiment étrange... C'est de l'art street !!!<br /> <br /> Bonne soirée Eli. BISOUS.
G
Ce pauvre Aubry le Boucher n'a pas d'histoire particulière à part qu'il habitait<br /> <br /> dans cette rue, mais on ne sait jamais une petite histoire de derrière les fagots ! Bon, j'arrête de dire des bêtises !
G
La mort de Gavroche.<br /> <br /> <br /> <br /> Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort à l'autre, et vidait la giberne ou a cartouchière comme un singe ouvre une voix.<br /> <br /> De la barricade, dont il était encore assez près, on n'osait lui crier de revenir, de peur d'appeler l'attention sur lui.<br /> <br /> Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre.<br /> <br /> - Pour la soif, dit-il, en la mettant dans sa poche.<br /> <br /> À force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. (...)<br /> <br /> Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle frappa le cadavre.<br /> <br /> - Fichtre! dit Gavroche. Voilà qu'on me tue mes morts.<br /> <br /> Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier.<br /> <br /> Gavroche regarda et vit que cela venait de la banlieue.<br /> <br /> Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l'oeil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta:<br /> <br /> On est laid à Nanterre,<br /> <br /> C'est la faute à Voltaire,<br /> <br /> Et bête à Palaiseau,<br /> <br /> C'est la faute à Rousseau.<br /> <br /> Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta:<br /> <br /> Je ne suis pas notaire,<br /> <br /> C'est la faute à Voltaire,<br /> <br /> Je suis un oiseau,<br /> <br /> C'est la faute à Rousseau.<br /> <br /> Une cinquième balle ne réussit qu'à tirer de lui un troisième couplet:<br /> <br /> Joie est mon caractère,<br /> <br /> C'est la faute à Voltaire,<br /> <br /> Misère est mon trousseau,<br /> <br /> C'est la faute à Rousseau.<br /> <br /> Cela continua ainsi quelque temps. Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup.<br /> <br /> C'était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l'ajustant. (...)<br /> <br /> Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaisa. Toute la barricade poussa un cri; assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter:<br /> <br /> Je suis tombé par terre,<br /> <br /> C'est la faute à Voltaire,<br /> <br /> Le nez dans le ruisseau,<br /> <br /> C'est la faute à ...<br /> <br /> Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler.<br /> <br /> <br /> <br /> Les misérables Victor Hugo
G
C'est çà le truc alors ? :-)
titti
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